Documentaire de 2h40, composé dans sa majeure partie de témoignages et d'archives familiales. C'est un film qui relit l'histoire de l'intérieur, dans une polyphonie sensible et intime.
La première partie, "Les années romantiques", raconte l'épopée de l'installation en Algérie. Elle décrit les conditions parfois extrêmement dramatiques dans lesquelles les familles ont abordé cette terre inhospitalière pour en faire leur nouveau territoire, fuyant un régime politique ou une situation économique difficile. Elle raconte le mixage de ces populations venues de toute l'Europe, qui vont finir par constituer la culture et l'identité Pied-Noir. Elle en montre la vie quotidienne, les aspirations, les luttes, les joies et les difficultés. Au-delà du folklore pied noir, elle permet de saisir comment une culture naît et se développe. C'est à la fois une étude sociologique, politique, culturelle et profondément humaine de la vie en Algérie, mais aussi de la France, de l'Europe et d'une époque.
La seconde partie, "Les années dramatiques", retrace, après le fameux "Je vous ai compris !" de de Gaulle, le 13 mais 1958, les dernières heures des Pieds Noirs en Algérie, les drames ultimes qui vont amener à la décision du départ et à l'arrachement vers un nouvel exil. Après les Accords d'Evian, certaines familles sont la cible d'assassinats, d'autres de "disparitions". Plus de 3 000 Européens sont enlevés ou tués, dont la famille ne saura jamais ce qu'ils sont devenus L'OAS et le FLN rivalisent à coup d'attentats aveugles. Et puis survient le 26 mars 1962, date à laquelle l'Armée française tire sur les civils européens qui manifestent rue d'Isly à Alger. Quant aux Harkis, les autorités françaises les abandonnent à leur sort…
La troisième partie, "Les années mélancoliques", débute sur la chasse à l'homme du 5 juillet 1962, où, dans l'euphorie des fêtes de l'Indépendance, quelques uns règlent leur compte avec les Européens d'Oran. Des événements qui finissent de convaincre les familles pieds noirs de fuir à bord de bateaux trop rares et bondés. En France, rien n'est prévu et les Français d'Algérie se heurtent à l'hostilité de la population française et à la suspicion de l'Etat. Pour beaucoup, les conditions d'hébergement des premiers mois vont être terribles. L'éparpillement des familles en Métropole, la mauvaise image des Pieds Noirs et le racisme dont ils sont victimes provoquent ensuite dépressions et silence. Convaincus de ne pas revenir, les Pieds Noirs chercheront alors à s'intégrer à tout prix et laisseront, pendant des années, les rumeurs, les idées fausses et les moqueries se multiplier.