À la fois art et recherche, l'exposition propose un voyage au cœur de ce qui a été nommé « classes moyennes » africaines depuis les années 2010. Elle interroge tant la réalité et les discours que l'image : les groupes sociaux et leurs représentations, l'influence de certains « marqueurs » (indicateurs statistiques, photographies ou études marketing) sur nos représentations de sociétés africaines complexes et en mutation.

Découvrez cet espace de l'entre-deux, entre riche et pauvre, espace mouvant aux contours flous composé de situations économiques et sociales plus ou moins prospères, plus ou moins précaires. « Classe moyenne » est une « étiquette » commode couvrant des situations très éclatées qui masque la diversité des mutations en cours. Certains ont réussi à tirer leur épingle du jeu et ont atteint une « petite prospérité » tout en étant vulnérables au changement de conjoncture. D'autres sont installés dans des situations plus confortables fortement marquées visuellement par leurs habitudes de consommation, leurs loisirs, leurs modes d'habitation. Entre invisibilité de parcours ordinaires et hyper-visibilité médiatique, tous sont regroupés comme « classes moyennes » par la photographie au-delà des définitions changeantes et des indicateurs économiques discutables.

Photographie :
Durant environ 20 mois, Joan Bardeletti réalisera un travail photographique d'auteur sur les classes moyennes dans différents pays africains du continent. Dans chaque pays, il suivra en particulier une dizaine de personnes représentant différentes facettes des classes moyennes dans leur quotidien. Il s'intéressera également aux lieux de loisir, de travail, à la politique et au religieux …  Travailler dans des régions distinctes avec une histoire et une culture très différentes permettra de faire apparaître la diversité des situations des classes moyennes mais également ce qui les rapproche.

Recherche :
Une équipe d'une quinzaine de chercheurs français et africains, sociologues, politologues, économistes, géographes, issus du monde universitaire, politique ou d'ONG est dédiée au projet. Leur travail vise à mieux caractériser les Classes Moyennes en Afrique avec un focus tout particulier sur les pays faisant l'objet des travaux photographiques et en lien avec l'actualité (élection, guerre, …). Ces travaux donneront lieu à des publications de recherche et des thèses en 2009 et 2010. Des responsables de l'IEP de Bordeaux, de l'Agence Française de Développement s'assurent de la cohérence et la qualité du travail réalisé.
Entre photographie et recherche, le lien est permanent. Les deux démarches se complétant et s'enrichissant.