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Cultures-Uganda

Nabil Boutros - Égypte(s) au présent

En résonance avec la Biennale de Lyon 2011.
Séries :
. Egyptiens, 2010
. L'Egypte est un pays moderne, 2006
. Les Coptes du Nil, 2004
  • Nabil Boutros - Égypte(s) au présent
Genre : Exposition

Du mercredi 26 octobre 2011 au mardi 03 janvier 2012

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Photo


Vernissage le jeudi 27 octobre 2011 de 18h à 21h en présence de l'artiste
Nuit Résonance le jeudi 24 novembre jusqu'à 23h



Nabil Boutros, né au Caire, vit à Paris. Après des études aux Arts-Déco du Caire, puis aux Beaux-Arts de Paris, il travaille la peinture, expose, puis conçoit des décors pour le théâtre et la publicité.

Les projets de Nabil Boutros sont, pour l'essentiel, tournés vers l'Égypte.

Entre 1990 et 1994, il entreprend une longue série de portraits d'Égyptiens. La nuit, les lieux "habités" sont une permanence dans son cheminement. En 1997, il travaille sur la musique Égyptienne, puis sur les images d'une Alexandrie revisitée.

Durant sept ans, il réalise une documentation complète sur la vie des coptes. Il a également travaillé sur des sujets en Afrique et au Moyen-Orient.

Portraits, culture populaire, héritage et reportages : Nabil Boutros ramène d'Egypte des visions lumineuses, paradoxalement situées dans les moments de clair-obscur, lorsque, dit-il, "la vie cesse d'être éblouie par le soleil". Depuis 2006 il porte un regard ironique et critique sur l'Égypte avec les séries "L'Égypte est un pays moderne !" et "Égyptiens".


Série Egyptiens, 2010

"L'apparence vestimentaire d'une personne renvoie des messages attestant de son identité et de sa
façon de penser aux personnes de son entourage. Bien maîtrisée, cette apparence exprime de moins
en moins un état de faits et devient Communication. Jusqu'où pouvons-nous faire confiance à cette apparence..
Cette pensée m'a été inspirée par ceux qui, en Égypte et sous couvert d'un nouveau statut financier ou religieux, ont radicalement et rapidement changé de look. Par conséquent, ils ont également changé leurs relations sociales. Que pouvons-nous en déduire ? Au mieux, que chacun a de multiples
facettes ; au pire, que l'habit fait le moine.

En février 2010, je me suis engagé dans un projet artistique. Je me suis laissé pousser la barbe, puis quelques mois plus tard, j'ai débuté la série de photos en me coiffant, me teignant et me rasant cheveux et barbe à différents stades et de manières très différentes.

Une partie de la série "Égyptiens" était exposée à la galerie "Darb 1718" au Caire en décembre 2010, lorsqu'un attentat contre une église Copte à Alexandrie a été commis.

En réponse à cette attaque, Moataz Nasr - le fondateur et directeur de la galerie "Darb 1718" - a pris l'initiative de réaliser un poster de protestation en utilisant les photographies et y ajoutant le slogan "Tous Égyptiens".
Bien entendu, il existe une différence entre le questionnement d'un travail artistique et l'objectif de
communication d'un poster, mais en l'occurrence, c'était comme deux faces d'une même médaille et j'ai donné mon accord à ce poster comme participation à cette protestation.

Le poster "Tous Égyptiens" a été signé par une vingtaine d'institutions culturelles privées en Égypte, a été distribué et affiché gratuitement dans de nombreux lieux culturels et religieux dans quatre grandes villes : Le Caire, Alexandrie, Minya et Assiout.
Deux semaines plus tard, les premières manifestations soulèvent l'Égypte. D'abord les jeunes puis, malgré la répression violente, toutes les générations investissent la place Tahrir, centrale et symbolique par son nom : Libération.
Pendant le sit-in sur la place, une créativité débordante se manifestait poétiquement, musicalement, et graphiquement. Des activistes ont également affiché et distribué le poster "Tous égyptiens".
Visiblement, au dire de ceux qui étaient sur place, les gens ne percevaient pas toujours que c'était la même personne sur le poster et ne comprenaient pas toujours le propos. Toutefois, intuitivement quelque chose leur parlait et, spontanément, aimaient à se faire photographier à côté comme s'il voulaient dire "Oui, nous sommes d'accord, tous égyptiens"…
Aujourd'hui encore, le poster est distribué par les institutions culturelles qui l'ont financé. Il continue sa vie comme un symbole d'unité".
Nabil Boutros




Série L'Égypte est un pays moderne, 2006.

"Ce travail donne à voir sa vision mi-poétique mi-ironique de l'Egypte moderne d'aujourd'hui.
Mais que veut dire "moderne" ? Au galop de la mondialisation ? Une société mise en chantier ? Un pays en train de se forger une nouvelle identité culturelle, un certain entre-deux ? Le brassage des hommes et des marchandises, cela saute aux yeux. Tous les schémas urbains, jusqu'ici établis, sont remis en cause. "Sans réponse particulière, j'ai entrepris de mettre en image cette modernité", résume bien Nabil Boutros, qui s'est toujours intéressé aux lieux habités et aux portraits d'Egyptiens.

Ici, c'est l'espace qui prime à ses yeux. Il prend le dessus sur les habitants.

Souvent, il s'agit chez lui d'espaces polis, brillant de mille éclats. Les centres commerciaux paraissent comme un vide lumineux, des univers travestis. C'est l'Egypte des "resorts" qu'il décrit, jouant avec les dimensions et les perspectives. On est dans la culture du GRAND à l'américaine, de quoi justifier (peut-être) le recours aux grands formats. Les agencements de l'artiste font que rien n'est innocent sur ces photos. On est sûr que l'on n'est pas au Kansas City où a été conçu le premier mall de l'Histoire moderne en 1924, mais plutôt entre Le Caire et Alexandrie. Toutefois, les photos nous
introduisent bien à la culture de la copie, caractéristique de la société globale. Dans des décors
factices, les visiteurs sont des consommateurs qu'on invite à se décharger du poids de leur identité, à s'immerger, à acheter, à s'oublier… C'est le monde de la nouvelle cité Dream Land, des malls City Stars ou San Stefano, des deux tours jumelles de l'empire Sawirès avec vue sur le Nil... d'un palmier portant une antenne en son coeur, détail caché d'une mondialisation qui stimule les rêves, mais aiguise aussi les frustrations…".
Dalia Chams, Al-Ahram



Série Les Coptes du Nil, Nabil Boutros, 2004.

"J'ai voulu montrer le quotidien des Coptes, ces chrétiens d'Égypte qui le vendredi Saint vont visiter leurs morts au
lever du jour".
Les photos en noir et blanc peuvent jouxter sur le même support une scène en couleurs, l'image qui semble avoir été composée par un artiste approche la perfection d'une peinture classique. Les photographies de la vie quotidienne de la communauté copte tentent de répondre à la question "Qu'est-ce qu'être copte ?". Nabil Boutros essaye de dessiller le regard de ses contemporains non pas sur des chrétiens vivant en Egypte mais sur une autre manière, méconnue, peu regardée, d'être Egyptien.

Les coptes sont les Chrétiens d'Egypte. Leur nom, issu de l'arabe Qibt n'est rien d'autre qu'une abréviation du grec Aiguptios "Egyptien", lui-même dérivé du nom religieux de l'ancienne capitale du pays. Dans un même héritage, les Coptes allient à un christianisme original un peu de la mémoire
des pharaons, beaucoup d'apports de l'Egypte Hellénistique et Byzantine et le dynamisme d'une
arabité auquel ils ont largement contribué.

L'histoire des Coptes diffère sensiblement de celle des autres Chrétiens d'Orient. Elle se caractérise par un attachement viscéral à leur pays. La communauté copte vit actuellement un extraordinaire
renouveau spirituel et identitaire qui touche jusqu'aux milieux les plus populaires.

Les coptes comptent dans l'Egypte d'aujourd'hui et font partie intégrante de son identité. Ils ont contribué et contribuent activement à l'économie du pays, et n'ont cessé d'être acteurs dans la culture dynamique et présente dans le monde arabe. C'est la raison pour laquelle ils refusent de
considérer leur communauté comme une minorité. Elle est indissociable de l'histoire et du tissu humain du pays.

Coptes et musulmans d'Egypte participent du même écheveau serré des identités multiples qui ont forgé son profil actuel, fruit d'une sédimentation culturelle et religieuse longue de plusieurs
millénaires".
Nabil Boutros

Renseignements / Lieu


Du mardi au samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous.



( 2011-10-26 00:00:00 > 2012-01-03 00:00:00 )
1,3 rue des Pierres Plantées
Lyon ( 69001 )
France




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